Nous avons posé quelques questions à Nicolas Paparoditis, qui a pris la relève de Denis Priou en tant que Directeur de la Recherche et de l’Enseignement à l’IGN, et Directeur de l’ENSG.
Pouvez-vous nous faire un bref rappel de votre carrière jusqu’ici ?
J’ai démarré ma carrière en 1992 à Aérospatiale comme ingénieur d’études puis comme ingénieur de recherche en thèse CIFRE. En 1997, j’ai rejoint le CNAM et l’ESGT comme enseignant-chercheur en photogrammétrie et télédétection tout en menant mes activités de recherches au sein du laboratoire LOEMI de l’IGN. Chercheur à plein temps à l’IGN en 2002, rattaché au laboratoire MATIS, je suis devenu directeur de recherche du développement durable en 2007 avant de prendre la direction du laboratoire MATIS en 2009. Ma sensibilité pour l’innovation et la valorisation ainsi que mon intérêt grandissant pour la programmation des recherches m’ont naturellement amené en 2014 au poste de directeur scientifique de l’IGN en charge de la R&T avant d’être nommé en 2016 directeur de la recherche et de l’enseignement (DRE) dont dépend l’ENSG. J’ai également occupé une fonction de direction du programme « Modèles Numériques » à l’Agence Nationale de la Recherche de 2010 à 2012.
Quelles ont été vos motivations pour ce poste ? Jusqu’à présent, correspond-il à vos attentes ?
Mes différentes expériences de direction ont renforcé mon intérêt pour le management de la recherche. Par ailleurs, pendant toutes ces années, j’ai tenu à enseigner pour rester au contact des étudiants et des problématiques de formation.
Le pilotage d’une école, comme l’ENSG, qui dispose de composantes formation et recherche fortes, constitue une évolution naturelle dans mon parcours personnel d’enseignant-chercheur et de management de la recherche. La connaissance en profondeur de ces deux métiers facilite le pilotage des deux activités et permet de mieux les articuler au service des étudiants.
C’est un poste très prenant mais passionnant de par la complexité de l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche, de par l’importance des enjeux internes et externes, compte tenu de la diversité des compétences et des emplois au sein de l’ENSG. L’équipe de direction a la chance d’être épaulée par des équipes de très grande qualité aussi bien dans le domaine de la formation que celui de la recherche et des fonctions support.
Vous avez principalement évolué dans le domaine de la recherche. En quoi cela impactera-t-il la ligne directrice de l’ENSG ?
La connaissance et la pratique des deux domaines permettent surtout de mieux les rapprocher et les articuler. Disposer d’une recherche solide et de qualité au sein d’une école d’ingénieur est aujourd’hui une force et une nécessité. Les étudiants profitent d’enseignements donnés par des chercheurs ou des enseignant-chercheurs qui ont une connaissance poussée de l’état de l’art et des verrous scientifiques et technologiques. Ils acquièrent alors une compréhension plus fine des enjeux à venir. La proximité des laboratoires de recherche avec les étudiants tout au long de la scolarité facilite également leur initiation au métier de chercheur et stimule leur capacité d’innovation. Cette expérience peut développer chez certains un goût prononcé pour la recherche qui pourra se traduire par une poursuite du cursus en doctorat souvent au sein même de ces laboratoires. Ce doctorat est d’ailleurs un passage quasi obligé pour les futurs ingénieurs qui souhaitent embrasser des carrières à l’international. Donc la ligne directrice est bien de rapprocher les deux activités afin de développer la capacité d’innovation des élèves par la recherche et d’amener davantage d’élèves vers la recherche.
Sur quelles missions vous-êtes vous concentré depuis votre arrivée ?
Les deux premiers chantiers, encore en cours, portent d’une part sur les renforcements de l’ancrage de l’ENSG dans l’Université Paris-Est et du lien avec ses différents établissements (IFSTTAR, ENPC, etc.). D’autre part sur le rapprochement des activités de recherche et de formation de l’ENSG dont j’ai parlé plus haut. Le grand chantier à venir reste le développement des chaires industrielles qui permettront de bâtir un lien partenarial privilégié avec des industriels. L’ENSG pourra ainsi disposer de moyens complémentaires pour développer son offre de formation et renforcer sa recherche.
Nous avons constaté des nouveautés les années précédentes : les recrutements de l’ENSG sont en constante augmentation, et six nouvelles formations ont été ouvertes ces deux dernières années. Quel avenir voyez-vous pour l’ENSG ?
Les recrutements de l’ENSG ont effectivement été en constante augmentation ces dernières années (la première année du cycle d’ingénieur a accueilli cette année 53 élèves), grâce notamment à un très gros travail de communication et un repositionnement de l’ENSG comme école du numérique. Je salue le travail de mon prédécesseur, Denis Priou, qui a construit une offre de formation initiale cohérente et de qualité en recentrant l’ENSG sur le numérique et sur les sciences de la mesure.
L’ENSG a pour ambition de devenir à la fois l’école de référence de l’information géographique en France et un centre de compétences et de recherche de renommée mondiale permettant d’attirer les meilleurs étudiants étrangers via la transformation d’un ou de plusieurs cycles de formation en langue anglaise. Cette évolution se place également dans un objectif de participation active au développement de la filière française en formant des ingénieurs civils adaptés aux besoins de toutes les entreprises, en formant des fonctionnaires pour les besoins des différents services de l’Etat (et plus uniquement ceux de l’IGN) mais aussi de futurs entrepreneurs !